OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE HISTOIRE:
“Un produit qui ne s'use pas est une tragédie pour les affaires” lisait-on dès 1928 dans un magazine économique spécialisé. C'est au début de l'ère industrielle (début du XXème siècle) que ce concept d'obsolescence programmée est apparu.
L’ampoule électrique, a été le premier object touché par l’obsolescence programmée. Á la fin 1924 à Gèneve les principaux producteurs d’ampules des pays industrialisés comme Philips, General Electric et Osram ont fondé le cartel Pheobus SA qui cherchait a limiter la durée de vie des ampoules à 1.000 heures. Il rassemblait les statistiques sur la durée de vie moyenne et imposait des amendes aux fabricants qui dépassaient les 1.500 heures d’utilisation pour ses ampoules. Ce cartel est devenu assez efficace. Alors que la durée de vie moyenne des ampoules atteignait 2.500 heures en 1924, en deux ans la durée ne surpassait plus 1.500 heures et quelques années plus tard elle ne s’élevait pas plus des 1.000 heures. En 1942 le cartel est découvert, et le Gouvernement américain porte plainte contre General Electric et d’autres fabricants pour entente sur les prix, concurrence déloyale et limitation de la durée des ampoules. En 1953, les producteurs sont condamnés à lever ces restrictions, mais en réalité rien n’a changé. Les producteurs s’engagent a fabriquer une ampoule qui aurait une durée de vie de 100 000 heures, mais le filament longue durée prévu pour durer 100.000 heures n’a jamais été commercialisé.
Lors de la Grande Dépression aux Etats-Unis, un homme d’affaires, Bernard London, a proposé de limiter la durée de vie légale des biens de consommation pour faire impulser l’industrie dans un ouvrage intitulé “La Nouvelle prospérité”. C’est la première fois qu’est apparue la notion “d’obsolescence programmée”. Elle remonte à un chapitre publié sous le titre “Ending the Depression Through Planned Obsolescence” (“Mettre fin à la grande crise au moyen de l'obsolescence programmée”) Il y constate que, sous l'effet de la crise économique, les Américains avaient laissé de côté leur habitude de se débarrasser de leurs biens avant qu'ils ne veillissent et qu'ils s'étaient mis à conserver biens plus longtemps que ne prévu par les statisticiens. C’est pour cela que Bernard London veut mettre en place la “Loi d’obsolescence”. Les gens pourraient renvoyer leurs appareils à un organisme national pour qu'ils soient recyclés, cependant les personnes qui garderait un objet plus longtemps qu'il était autorisé devraient payer une amende. Il pense que c'est la solution pour résoudre la crise de l'Amérique après 1929, elle permet le plein emploi et stimulerait la croissance. Finalement l'obsolescence programmée ne fut jamais imposée par une loi mais le concept fut repris en 1950 et cette fois il séduirait les consommateurs avec Brook Stevens.
En 1950 l’obsolescence programmée fait l'objet de débats dans les colonnes de la revue Industrial Design et sera popularisée par le designer industriel Brooks Stevens. Comme ses prédécesseurs, il souhaite de renouveler les objets tous les ans à travers la mode. Il produit de nombreux objets (voitures, motos, tondeuses, aspirateurs et autres articles ménagers) dont les modèles sont sans cesse renouvelés. Selon Stevens, il faut “inculquer à l'acheteur le désir de posséder quelque chose d'un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire”. Il crée la société Brooks Stevens Design qui a été très importante pour l’économie des années 50.
Dans les années 1960, l'obsolescence devient courante. Le constructeur automobile Volkswagen lance même une campagne de publicité sur ce thème. Actuellement l’obsolescence est la base de la croissance économique et de la production industrielle, mais les consommateurs commencent a se rendre compte de cette stratégie et surtout commencent a réagir face à elle.
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