Ce blog a été crée par quatre élèves de la 1ES3 du LFM pour mettre en ligne toutes les avances et nouveautés de son TPE

jeudi 29 novembre 2012

solutions para claudia

Venons-en maintenant à la question du comment faire pour sortir de cette impasse et aller vers un modèle plus soutenable ? Au-delà des entreprises et des pouvoirs publics qui ont un rôle considérable à jouer, chaque citoyen peut y contribuer. Nous vous proposons quelques pistes, et comptons sur vos contributions pour enrichir ces propositions.
• Diminuer la perception de bien-être et de satisfaction personnelle que procure l’acquisition d’un nouveau matériel, en privilégiant des valeurs spirituelles plutôt que matérielles. Culture, convivialité, solidarité, … Cela peut sembler désuet ou révolutionnaire, mais tous ceux qui ont essayé n’ont pas fait de retour arrière ! L’idée est de « consommer mieux sans frustration ».
• Privilégier la qualité plutôt que le faible coût, équation gagnante pour l’acheteur comme pour la planète sur le long-terme.
• Passer d’une valeur de possession à une valeur d’usage, principe de base de l’économie de fonctionnalité.
• Prendre conscience de l’impact écologique insoutenable des modes de consommations des pays développés. Et rappeler que si tous les humains vivaient comme un habitant d’Europe de l’Ouest, il faudrait 2,5 planètes pour répondre à la demande, et 5 si l’on souhaite « vivre à l’américaine ».
• Accepter de bon gré une légère diminution des performances. Ce qui revient peut-être à sacrifier quelques minutes dans une journée, mais pour contribuer à un monde meilleur pour nos enfants et petits-enfants.
D’autres suggestions ? Des commentaires ?

Solutions :
Un produit qui ne s'use pas est une tragédie pour les affaires » lisait-on dès 1928 dans un magazine économique spécialisé. Aujourd'hui c'est la base de notre économie et le succès de sa formidable croissance depuis plus d'un siècle.
La croissance économique est devenue ainsi le Saint Graal, le but ultime, la quintessence de notre sacro-sainte société de consommation.

Le problème, c'est qu'à l'heure ou notre environnement/planète souffre à grande échelle de nos excès, de nos gaspillages, de nos pollutions ... il devient évident qu'une telle idéologie, basée sur la consommation à outrance, nous conduira inéluctablement dans le mur.
Arte diffusait il y a quelques semaines un remarquable reportage sur l'obsolescence programmée*.
C'est sur ce documentaire et les questions qu'il soulève que je vous propose de refléchir.

C'est au début de l'ère industrielle (début du XXème siècle) que ce concept d'obsolescence programmée est apparu.
Avec la production à la chaine et la baisse des coûts de production, les prix ont chûté pour le plus grand bonheur des consommateurs. Nous entrions dans la société de consommation, telle que nous la connaissons encore aujourd'hui.

Mais comment s'assurer que les consommateurs continuent à consommer ... une fois tous leurs besoins satisfaits ?
Une 1ère idée consiste à faire en sorte que les appareils soient conçus pour durer un certain temps, mais surtout pas trop longtemps !
Avec la crise de 1929, l'obsolescence programmée aurait même pu être adoptée comme une obligation légale. C'est ce qu'a voulu proposer, sans succès, Bernard London en 1932.

En plus de la durée de vie des appareils, déterminée dès leur sortie d'usine par les fabriquants, une 2ème approche consiste à « créer le besoin ». Grâce au marketing, à la publicité, en améliorant ou changeant le produit et son design régulièrement, il s'agit de séduire le consommateur et susciter son désir insatiable pour qu'il ait toujours envie d'acquérir le dernier modèle. C'est l'approche décrite par Brooks Stevens qui régit plus que jamais notre vie moderne de tous les jours.

Ainsi le consommateur achète souvent et très régulièrement pour remplacer ses appareils courants, que ceux-ci soient usés et cassés (1ère approche) ou obsolètes et dépassés (2ème idée).
La société de consommation fonctionne ainsi, bon gré mal gré, malgré les chahuts provoqués par les crash économiques périodiques, et va de l'avant depuis plus d'un siècle.
L'ennui, c'est que le seul et unique salut qu'a trouvé notre monde, notre société se trouve dans cette croissance économique basée sur le « produire toujours et encore plus ! »

Mais notre monde survivra-t-il à ce modèle ?
Rien n'est moins sur. En effet « celui qui croit qu'une croissance infinie est compatible avec notre planète aux dimensions et ressources finies est un fou ...». Et aujourd'hui, nos impératifs écologiques et environnementaux sont devenus des enjeux vitaux à traiter de manière globale.

Est-il possible, dès lors, d'imaginer une économie viable, sans obsolescence programmée et sans impact sur l'environnement ?

Certains pensent que oui. Et même sans adopter un point de vue radical, comme celui soutenu par Serge Latouche, des solutions ou propositions existent.
  • Pourquoi ne pas exiger des fabricants qu'ils se débarrassent eux même de leurs produits en tenant compte de l'environnement ?
  • Pourquoi ne pas augmenter de manière importante (X30 ou 40) le prix du transport. Ainsi il deviendrait rentable de produire des objets qui durent plus longtemps (plutôt que de les re-transporter plus souvent). Accessoirement cela peut aussi être considéré comme une piste pour lutter contre la délocalisation de la production dans des pays à main d'oeuvre bon marché.
  • Enfin, pour les produits qui ont nécessairement un cycle de vie court, pourquoi ne pas envisager, dès la conception du produit, et comme on le trouve naturellement dans la nature, de ne laisser que des « nutriments » plutôt que des déchets difficiles à éliminer.

* La vidéo originale :
Malheureusement il est aujourd'hui devenu impossible de retrouver ce reportage sur Arte.tv. Vous pouvez heureusement visualiser l'intégralité de ce documentaire sur Internet.
     1ère partie     2ème partie     3ème partie     4ème partie

Approfondir le sujet :
  • En finir avec la crise avec l'obsolescence programmée (En) : une proposition écrite pas Bernad London en 1932 et qui suggère de rendre cette obsolescence programmée obligatoire légalement. Une approche trop radicale qui ne sera pas suivie.
  • Brooks Stevens (En), le père fondateur qui pose les bases de notre société actuelle : la consommation est stimulée par le design et le marketing. Le but est de séduire le consommateur et susciter le désir insatiable pour le dernier modèle. L'obsolescence programmée n'est pas alors une obligation légale comme pour Bernard London mais vient du consommateur.
  • Vance Packard (Fr) écrit « The Waste Makers », une critique de l'obsolescence programmée.
  • Serge Latouche (Fr), un opposant qui milite pour "en finir avec notre société de croissance".



Benoît Hamon compte lutter contre l'obsolescence programmée dans l'industrie high-tech, qui renouvelle trop rapidement certaines gammes de pièces et de produits. Il compte en particulier consulter le Conseil national de la consommation sur ce sujet. Mais sa marge de manœuvre pour agir est bien mince.

Dans le domaine informatique, les matériels se renouvellent très vite. Les constructeurs commercialisent en effet régulièrement de nouveaux produits, allant des composants électroniques aux périphériques d'entrée et de sortie. Ce remplacement régulier des appareils et des pièces concerne aussi les dispositifs mobiles comme les smartphones et les tablettes tactiles.
Acquérir un bien plus récent pour en remplacer un autre devenu obsolète n'a évidemment pas que des aspects négatifs. En schématisant grossièrement, les achats d'un nouvel appareil permettent de financer les activités de l'entreprise, notamment en matière de recherche et de développement. Ces entrées d'argent participent au financement de l'innovation, celle-ci se répercutant ensuite sur la prochaine génération de produit.
Mais quid lorsque le renouvellement est trop soutenu, au point d'apparaître anormal ? C'est la critique en filigrane d'associations écologistes, qui jugent que le processus de remplacement des produits n'a plus rien de "naturel" dans certaines entreprises. Celui-ci serait déterminé en amont par l'entreprise, pour satisfaire un agenda économique précis. Et tant pis pour la planète ou les finances des clients.
La critique récente formulée par les Amis de la Terre à l'encontre de l'iPhone 5 n'est ainsi pas passée inaperçue. Au même moment, Benoît Hamon était interrogé par le magazine 60 Millions de consommateurs. Le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire et à la consommation développe alors un propos résolument hostile à l'obsolescence programmée qui serait menée par certaines firmes.
"L’obsolescence des appareils est quasiment pensée au départ par les opérateurs pour favoriser le renouvellement. Or, acheter un appareil qui est destiné à être totalement démodé un an plus tard pose d’autant plus question lorsque le constructeur a lui-même organisé cette obsolescence. Cela constitue un sujet de travail et de préoccupation", explique-t-il.
Que compte faire le ministre dont l'intitulé du ministère est on ne peut plus clair ? Pour l'instant, pas grand chose. Benoît Hamon veut pour l'instant consulter le Conseil national de la consommation et déterminer les moyens pour "lutter contre cette obsolescence programmée dans le domaine du numérique". Une lutte qui passera par une mise en garde. De qui ? Des consommateurs ? Des firmes ? Il ne le précise pas.
Reste à savoir comment Benoît Hamon va pouvoir mettre le holà à la stratégie commerciale des Apple, Samsung et autres fabricants de téléphones mobiles. Une chose est sûre, la notion d'obsolescence programmée est débattue et ne convainc pas tout le monde. Elle ne recouvre d'ailleurs pas tout à fait les mêmes notions, en témoigne l'interview du ministre.
Benoît Hamon parle en effet d'une obsolescence provoquée par l'arrivée d'un bien plus récent qui ringardise l'ancien et pousse le consommateur à faire un achat dont il pourrait, a priori, se passer. La notion généralement admise de ce concept, et abordée d'ailleurs dans le documentaire très médiatisé d'Arte, Prêt à jeter, est que l'obsolescence est programmée directement dans les appareils.
Une éventualité que rejette l'économiste Alexandre Delaigue, qui considère que cette notion est un mythe et que le documentaire est "hilarant de bêtise" et "nauséabond de complotisme". Dans un long développement sur son blog, il explique que le seul cas connu pouvant s'en rapprocher est une imprimante intégrant un système ralentissant la machine au bout d'un certain nombre d'impressions).
Pour Alexandre Dalaigue, comme pour d'autres d'ailleurs, l'obsolescence programmée est techniquement impossible à mettre en place, notamment parce que les usages des produits varient selon les individus. Une machine à laver peut être utilisée une fois par semaine comme tous les jours. L'usure des pièces n'est alors pas la même et la vitesse de dégradation du matériel varie alors.
Ensuite parce que les industriels doivent trouver le juste milieu entre la longévité d'un produit et son coût de fabrication. Coût qui se répercutera ensuite sur le prix de vente final. Or, si rallonger la longévité d'un produit est possible, cela se fait au détriment d'autres qualités qui sont tout autant réclamées par les consommateurs : esthétisme, coût, poids, taille...









Pistes construisant des solutions :
Comment faire pour sortir de cette impasse et aller vers un modèle soutenable ? Au-delà des entreprises et des pouvoirs publics qui ont un rôle considérable à jouer, chaque individu peut y contribuer. Nous vous proposons quelques pistes, et comptons sur vos contributions pour enrichir ces propositions.



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